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Lannion(22): Dominique Jouanard. “Ça ne me fait rien d’être une star locale !” 

Plusieurs fois champion de Bretagne, le Trégorrois souhaite aujourd’hui que sa discipline soit reconnue en tant que sport à part entière et qu’elle franchisse les frontières bretonnes.

Difficile de manquer Dominique Jouanard quand on entre dans le boulodrome intérieur de Tonquédec. L’œil vif, il donne des conseils aux bambins sur la précision de leurs tirs. Président du club de la boule du Trégor depuis 1991, le sexagénaire se consacre davantage à la transmission de son savoir-faire et de son vécu qu’à la compétition. “C’est pour eux que je fais ça”, affirme l’ancien gendarme, désormais à la retraite.

Victoire sur victoire

D’ailleurs, sa petite-fille, Chloé, ne cesse de l’haranguer pour venir jouer avec elle. Le Costarmoricain lui demande un peu de patience. Une qualité essentielle en tournoi. “Je continue encore les compétitions. Je dois faire partie des dix meilleurs joueurs de boules en Bretagne”. Le président du comité départemental de boule bretonne est une pointure dans le milieu. Avec plus de vingt-cinq titres acquis, le bouliste à la queue de cheval et au tir ravageur est craint partout dans la région. “Ça ne me fait rien d’être une star locale ! Après j’ai gagné de nombreux titres, donc il y a forcément un peu de jalousie. Les adversaires ne veulent qu’une chose : me battre !”, plaisante-t-il.
Cela fait un demi-siècle que le Plouézecain gagne. Il a commencé à affiner son tir dès sept ans, au café de la Madeleine que tenaient ses parents. “C’était pour la fête patronale du village. Mon école était à 50m du bar, j’arrivais et je jouais directement aux jeux de boule. Quand il manquait quelqu’un, j’allais toujours faire le complément, en doublette ou en triplette”, narre celui qui a remporté son premier championnat de Bretagne à vingt ans.

En quête de reconnaissance

La conversation est perturbée plusieurs fois par des parents qui viennent déposer leur progéniture au champion. S’il doit jongler entre plusieurs casquettes, Dominique Jouanard profite de ses nombreuses prérogatives pour que son sport ne soit pas réduit à un simple loisir. “Ça fait déjà une vingtaine d’années qu’on demande à être affilié à la fédération française de sport boules. Avant tout, la boule bretonne est un sport ! Il y a beaucoup de champions”, martèle le militant.
Dominique Jouanard a fait de l’expansion de la boule bretonne dans l’hexagone, un objectif primordial. “On essaye de faire de l’initiation dans toutes les régions, parce que notre sport n’est connu qu’en Bretagne, en Vendée, et en région parisienne parce qu’il y a les Bretons. On va faire des démonstrations cette année à Bordeaux. Ça va prendre de l’ampleur maintenant”. Une ampleur qui pourrait s’accroître avec la création d’une sélection française et l’organisation de compétitions internationales.
Un boulodrome accessible
Mais avant tout, Dominique Jouanard s’attelle à régler le problème de construction d’un boulodrome à Lannion intra-muros, qui traîne depuis plusieurs années. Il se retrouve obligé de coacher une vingtaine de boulistes en herbe entre Buhulien et Tonquédec. Pas de quoi effacer le sourire jovial de son visage aux traits tirés. Une passion partagée par Chloé, contente de travailler sa technique comme sa pose et son carreau avec son grand-père.

EN COMPLÉMENT
Les règles de la boule bretonne
La boule bretonne se joue sur un terrain mesurant entre 16 et 18m de longueur et 3m sur 4,5m de large. Le cochonnet doit être à 50cm des bandes (ou planches), et à 1.50m du trait rouge marqué au fond du terrain. Il constitue la limite. Il faut obligatoirement avoir les deux pieds dans le mètre cinquante quand on joue. Lorsque le tir est déclenché, le joueur a le droit de faire un pas. La règle diffère dans le Morbihan, où l’on a le droit à deux pas, mais en partant avec un pied au fond. La pose s’effectue main ouverte, contrairement à la pétanque, qui se réalise en sous-main.
Autrement, une partie de boule bretonne est effectuée comme une Lyonnaise. Elle se joue en dix points en triplettes et douze points en quadrettes. Le but : être au plus près du cochonnet et éliminer les boules de ses adversaires. Remporter une partie se joue beaucoup sur la tactique. Une équipe moyenne peut très bien battre une équipe de champions. Tactiquement, ce n’est pas de la chance, ça peut être de la malchance aussi. Les boules utilisées mesurent entre 93 et 102 mm de diamètre et pèsent de 630 grammes à 1kg.

Source : Dominique Jouanard. “Ça ne me fait rien d’être une star locale !” – Lannion vue par les étudiants en journalisme – LeTelegramme.fr